Les émotions chez l’enfant : et si on arrêtait de tout verbaliser ?

Les émotions chez l’enfant : et si on arrêtait de tout verbaliser ?

Les enfants vivent un océan d’émotions, mais ils ne disposent pas toujours des mots (ni du recul) pour les nommer. Nous, adultes, voulons souvent tout verbaliser : « Tu es triste parce que… », « Tu es en colère à cause de… ». Bien intentionnée, cette démarche peut décourager l’enfant : il se sent incompris ou ne sait pas formuler son ressenti.

Et si, plutôt que de l’inviter sans cesse à expliquer, on lui offrait un repère visuel ? Dans cet article : pourquoi les enfants ne “disent” pas toujours ce qu’ils ressentent, les erreurs classiques des adultes, et comment des supports comme la roue des émotions peuvent aider. 

1. Pourquoi les enfants ne “disent” pas ce qu’ils ressentent

Cerveau en construction : le cortex préfrontal n’est pas mature ; l’enfant perçoit des sensations (cœur qui bat, tension, larmes) avant de pouvoir les nommer.

Traduction : il ressent avant de pouvoir dire « je suis en colère » ou « je suis triste ».

Vocabulaire émotionnel limité : les plus jeunes n’ont souvent que 3–5 mots à disposition ; ils ont besoin de repères concrets avant les mots abstraits.

Impact du modèle familial : si l’on “cache” la colère, l’enfant apprend à ne pas la nommer ; à l’inverse, trop verbaliser à sa place crée une dépendance.

2. Les erreurs classiques des adultes

  • Injonction à verbaliser : « Explique-moi ! ». Si l’enfant n’a pas les mots, frustration assurée.
  • Minimiser/rediriger : « Ce n’est rien », « Arrête de pleurer ». L’émotion n’est plus légitime.
  • Parler à sa place : « Tu es triste parce que… ». L’enfant ne fait pas le lien sensation → mot.
  • Pas d’alternative aux mots : sans geste, dessin ou outil visuel, l’enfant se referme.

3. Comment les outils visuels peuvent aider

3.1. Pourquoi les supports visuels fonctionnent

  • Capter l’attention : pictos/couleurs > longues explications.
  • Rendre concret l’abstrait : les émotions deviennent des repères visuels.
  • Favoriser l’autonomie : l’enfant pointe lui-même la vignette.

3.2. La Roue de Gestion des Émotions

Qu’est-ce que c’est ? Une roue avec 6 pictogrammes : Joie, Colère, Tristesse, Peur, Calme, Fatigue — chacun avec une couleur et un mot simple.

Comment l’utiliser ?

  • Matin : l’enfant pointe son humeur du moment. Pas besoin d’expliquer pourquoi.
  • Soir : il repointe sa journée (« Plutôt joie, colère ou peur aujourd’hui ? »). Rituel bref et apaisant.

Les bénéfices : validation de l’émotion (« Je vois que tu es triste »), enrichissement du vocabulaire, moins de crises d’incompréhension.

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Conclusion

Ne plus verbaliser à la place de l’enfant, ce n’est pas ignorer ses émotions : c’est lui donner un repère concret pour s’exprimer. La Roue des Émotions transforme l’ébullition interne en un geste simple et reconnu. Essayez ce soir : un pointage, un regard, et vous avancez ensemble.

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